La Nouvelle Société Civile du Congo(NSCC), appelle par un communiqué remis à différents médias, la population congolaise à " observer une journée ville morte ce lundi 19 décembre, pour rappeler à Kabila la fin de son mandat à la tête de la République Démocratique du Congo. Cette opération a aussi pour objectif, selon les organisateurs, de protester contre les "velléités dictatoriales tendant à menacer la démocratie, les libertés des citoyens et la stabilité du pays." La NSCC qui se présente comme une plateforme de proximité et non partisane, se dit préoccupée par la multiplication des actes d’obstruction des droits et libertés des citoyens, la veille de la date du 19 décembre 2016.
Barrages routiers et fermeture des lieux de réunion
La police congolaise a mis en place depuis vendredi, des barrages routiers sur les axes menant dans les grandes villes et les centres urbains. A Kinshasa, des blindés de la garde Républicaine ont été déployés dans le quartier administratif de la capitale, à proximité du Palais présidentiel selon différents témoignages. Les autorités ont également demandé aux opérateurs internet de filtrer les réseaux sociaux à compter de dimanche à 23h59. D’autres mesures tendant à limiter les attroupements et la fermeture des lieux pouvant accueillir des réunions ont été annoncées. Ce que la NSCC dénonce en ces termes : " pendant que l’on est en pleine négociations, rien ne peut justifier en ce moment, la dérive totalitaire et la restriction de l’espace des libertés des citoyens en interdisant aux opérateurs économiques et sociaux ayant comme principale source des revenus, la location de leurs locaux, de ne plus accepter les réunions des acteurs de la société civile et politique en cette période de fin d’année".
La LUCHA exhorte la population à manifester sans violence
Dans un très long mot d’ordre, la LUCHA(Lutte pour le changement) appelle les congolais à manifester ce lundi, sans recourir à la violence, contre la confiscation du pouvoir par Joseph Kabila malgré la fin de son mandat(...). Cette association pro-démocratie qui se dit non partisane, invite les congolaises et les congolais à manifester dans les quartiers, les rues, les villages, à prendre pacifiquement possession de tous les symboles de l’Etat. La LUCHA prévient que la libération populaire prendra plusieurs jours et nécessitera des sacrifices. Cette association fait remarquer que "pour être libre, il vaut mieux se serrer la ceinture pour quelques jours en vue de se libérer, que de rester enchaîné encore des années avec des politiciens qui prennent des congolais pour des esclaves". La LUCHA appelle les opérateurs de la télécommunication à ne pas suivre l’ordre de couper oude filtrer les communications, qui est une mesure illégale contre le droit des usagers(...)
Atteintes à la liberté de la presse
Alors que des journalistes belges travaillant pour VTM et VRT ont été expulsés de Kinshasa jeudi dernier, officiellement faute d’accréditation, des interdictions de diffuser des émissions politiques en province et surtout au Kasaï-oriental ont été émises par les autorités congolaises. Ces restrictions du droit à l’information ont été dénoncées par Cléa Khan-Sriber, responsable du bureau Afrique de Reporters Sans Frontières(RSF) et l’association congolaise de défense des droits des journalistes JED(Journalistes en danger). Ces deux associations tiennent les autorités de l’Etat congolais " au plus haut niveau" pour responsable de ce lourd climat d’impunité pour ceux qui souhaitent violer la liberté de la presse au moment où la population a besoin d’informations sur l’évolution des négociations en cours dans le pays.
Suite à la menace de filtrer ou de fermer carrément les réseaux sociaux, Amnesty International dénonce " une tentative flagrante de maintenir les congolais dans l’obscurité à un moment critique de leur histoire".
Posted by Faustin Mbusa
Advocacy Officer GLPIC