Il est attendu à Kinshasa en visite officielle du 26 au 28 mars 2012. Il, c’est M. Didier Reynders, ministre des affaires étrangères de la Belgique, par ailleurs ancienne puissance coloniale de la RD Congo.
Que vaut l’honneur de cette visite ? A l’ordre du jour figure des motifs essentiellement économiques : lancement d’une nouvelle compagnie aérienne belge "Korongo Airlines" du Groupe George Forrest International (GFI) et le financement à hauteur de 300 millions d’euros des projets de développement dans la province diamantifère du Kasaï Oriental, un des bastions de l’opposition congolaise qui se bat encore bec et ongles pour la restauration de la vérité des urnes.
Cette visite n’est pas unanimement perçue par la classe politique belge. C’est le cas du parti nationaliste flamand (N-VA) qui n’a pas hésité d’exprimer son incompréhension à la démarche du ministre des affaires étrangères, lui reprochant de légitimer ainsi le président Joseph Kabila, réélu à l’issue des élections contestées. Dans un communiqué, le député de la N-VA, M. Peter Luyckx et le Sénateur Karl Vanlouwe ont dénoncé que Didier Reynders “renoue avec une politique congolaise étrange basées sur des intérêts personnels et de la nostalgie”. Et d’ajouter que cette visite constitue "un affront au peuple congolais qui se bat pour la démocratie”.
Le Centre Carter ne s’est point dédit
Pour lire le Rapport du Centre Carter, cliquer : http://www.cartercenter.org/news/pr...
Tout comme pour la présidentielle, les résultats des élections législatives manquent de crédibilité. C’est ce qui ressort du rapport du très célèbre Centre Carter publié le 23 février 2012. Le Centre Carter réaffirme ainsi sa position sur le manque de crédibilité de l’élection présidentielle publiée en décembre 2011, mais aussi celle des diverses missions nationales et internationales d’observation électorale déployées. Les rapports de l’Eglise Catholique, la Mission nationale d’Observation Electorale, l’Union Européenne, l’Union Africaine, la SADC,... ont été été unanimes sur l’aspect chaotique des élections du 28 novembre en RDC et ont remis en cause la crédibilité des résultats du scrutin.
Malgré cela, une chose paraît de plus en plus certaine dans une Afrique sans cesse banalisée : ce qui est inacceptable dans la démocratie occidentale peut être cautionné dans les Etats africains. Vive la pacotille démocratique !
Guilain Mathe Director, GLPIC